La présidentielle USA 2008 par 20minutes.fr

Le dimanche à New York: tous les chemins mènent à l’élection

Par Axel Ardes à New York

Un dimanche comme un autre dans une église comme une autre de New York? C’est ce que l’endroit peut faire croire, mais dans cette chapelle dans laquelle je rentre il n’y aucun signe religieux. Un homme est debout sur l’estrade. «Bienvenue dans la New York Society for Ethical Culture, dit-il aux personnes qui sont en train de s’asseoir, tout en continuant son homélie. Aujourd’hui après m’être présenté, nous aurons un discours du Docteur Manning Marable qui nous parlera d’un des enjeux de l’élection américaine».

Curt Collier le «leader» (chef de cette organisation) continue de parler pendant que je m’assois. «J’ai officié dans cette congrégation quelques années en arrière, dit-il, mais je reviens pour la première fois depuis longtemps». Après s’être présenté, il nous demande de faire de même et de parler aux autres personnes près de nous. Un couple se tourne vers moi. Monica Weiss m’explique que ses parents «faisaient partie de cette congrégation tout comme mon mari et moi. Toute petite, j’avais l’habitude d’entendre celui qui a fondé ce groupe à la radio. Quand je suis devenu adulte, cela m’a semblé naturel de continuer de venir ici ». Je lui demande alors, s’il est nécessaire d’être athée pour y participer. «Non pas du tout, me répond-elle. À titre personnel, nous le sommes. Mais toutes les personnes sont les bienvenues ici. Vous allez voir comment cela se passe. Mais c’est comme une messe. La seule différence c’est que nous croyons qu’il n’est pas nécessaire de croire en Dieu pour agir de façon éthique. Notre organisation vise à promouvoir cette idée de façon à ce que la religion soit moins présente dans la politique de notre pays».

Axel Ardes (New York)

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Ils font l'Amérique: «Assez d’avoir honte de mon pays»

A l'occasion de l'élection présidentielle, 20minutes.fr dessine le portrait des Etats-Unis au travers de ses habitants. Aujourd’hui, Kristin Kühn une jeune californienne qui votera pour la première fois…

Interview réalisée le 15 septembre

Kristin Kühn a grandi dans les grands espaces du Montana. Mais à 21 ans, elle termine sa licence «sciences politiques et relations internationales» à l’université de Californie de San Diego. Elle va participer à une élection présidentielle pour la première fois. «Démocrate, évidemment».

C’était comment de grandir dans le Montana?
C’était… isolé. Il n’y avait pas grand-chose à faire. Jusqu’au collège, je n’allais pas à l’école, mais j’étudiais à la maison. C’était une manière pour ma mère de me protéger d’un extérieur tellement conservateur et religieux, où presque tout le monde a un fusil et une bible chez lui. J’étais tellement contente de partir pour la Californie à 18 ans. Mais bizarrement, le Montana me manque maintenant. Les grands espaces, faire du cheval, l’impression d’appartenir à une communauté. J’y retournerai sûrement.

Harlem, en teeshirt, en tableau, en photo, Obama est partout

  Il fait beau, le soleil brille dans Harlem. Dans la rue, une série de stands vendent des pulls à l’effigie d’Obama. Je demande innocemment si « ça se vend bien ce genre de pulls». «Bien sûr que cela se vend bien» me répond la femme avec une intonation black américaine prononcée. «Cela ne serait pas sur l’étal si ça ne se vendait pas»!

«D’où viens-tu me demande, encore, la femme d’une cinquantaine d’années ? Figure-toi que j’ai eu des Français qui m’en ont acheté. Ils sont repartis en France avec» me dit-elle une fois que je lui ai répondu. J’hésite et demande le modèle «à la Andy Warhol» avec la même reproduction, peinte en plusieurs coloris, mais il n’y a pas ma taille. Je m’éclipse doucement pour éviter de me retrouver avec un autre pull que la femme me propose avec insistance.

Building dans la brume

French lost in Chicago – jours 10 à 16
Point sera question aujourd'hui de politique, à part dire que les deux candidats présidentiels s'affrontent depuis 48 heures sur fond économique de crise genre "proposons de (vagues) solutions, détruisons (un peu) celles de l'adversaire, et gagnons (surtout) des électeurs". De bonne guerre certes, mais bref.
Appareil photo mis à part, à quoi reconnaît-on un touriste dans Down Town ? Il a le nez en l’air tout le temps, si fixé sur les hauteurs démentielles qui l’entourent qu’il en oublie de regarder devant lui – toujours dangereux en cas de carrefour ! Vendredi 12 septembre, j’ai pris pour prétexte mon enregistrement au consulat français pour déambuler dans le quartier de State/Lake/ Randolph Street, première esacapade en centre-ville depuis mon arrivée à Chicago. Ce jour-là, il bruine incessamment malgré la chaleur, prélude aux deux jours de pluies violentes qui suivront : la skyline disparaît dans un épais brouillard donnant l’illusion que les buildings grimpent sans fin. Je suis frappée par le nombre d’immeubles en construction, les grues envahissent le paysage, les bétonneuses le fond sonore.

 

Parmi ces tours, la plus attendue est la fameuse Trump International Hotel and Tower , en référence à son constructeur, le richissime Donald Trump, donnant sur la Chicago River.

 

Presque achevée, elle avait pour ambition de devenir la plus haute des USA (415 mètres) mais depuis, deux nouveaux projets envisagent d’aller encore plus haut, notamment la Chicago Spire Tower (par le célèbre architecte espagnol Calatrava) which promises to be the most amazing in the word ! Allez d’ailleurs voir la splendide présentation du site officiel. Attendue pour 2011, elle espère atteindre les 610 mètres, dépassant ainsi l’autre gros projet américain de la Freedom tower – un petit 541 mètres – devant remplacer les Twin Towers de New-York. 
Comme me le confie la personne chargée de m’enregistrer au consulat, confortablement installé au 37ème étage d’une tour sur le fleuve (je vous ai déjà dit que j'avais le vertige ? ): « C’est étonnant de les voir construire ainsi sans cesse malgré la crise immobilière ! » Elle ajoute en souriant : «  Vous avez mal choisi votre jour ! Ici, quand il fait beau, on a l’impression d’avoir vue sur l’océan Pacifique. » Je n’en doute pas mais j’apprécie aussi la brume très « Gotham City » de ce vendredi. C’est d’ailleurs à Chicago qu’a été tourné en majorité le dernier et very dark Batman.
L'heure de sortie des classes approchant, je finis par quitter avec regret les buildings pour retrouver ma vie de Lynette on the North Side et vues les annonces financières du week end, je me dis que ça fait du bien, de temps en temps, de prendre de la hauteur.

Lehman Brothers en vidéo

Hier, je me trouvais pas loin de Lehman Brothers, la banque d'affaire en faillite dont je vous ai déjà parlé. Je me suis donc débrouillé pour faire un petit tour là-bas comme je vous l'ai raconté. L'ambiance était étrange car en fait, cette grande banque d'affaire se trouve au croisement de la 7e et de Broadway. Et du spectacle en fait il en a été question. Des dizaines et des dizaines de véhicules de télés, de radios ou autres. Même les employés prenaient des photos, histoire pour eux de garder un souvenir de ce moment historique.

Autre façon d'immortaliser ce moment que j'ai raconté sur Bondyblog, un peintre, Geoffrey Raymond, proposait aux passants et (ex)employés de laisser un message sur sa peinture qu'il espère vendre tout de même entre 3000 et 15000 dollars. Petite vidéo pour voir son explication:

Portrait de la crise de Wall Street
envoyé par Bondy_Blog

Axel Ardes in Wall Street (New York)

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Le repas passe mal avec la crise de Lehman Brothers

Par Axel Ardes

Je suis dans un Burger King près du World Trade Center, car il a l’avantage de permettre une connexion wifi illimitée. Il est 18 heures et CNN, chaine plutôt démocrate, est en train d’annoncer les titres. Après la tempête Ike ou l’accident de train dans le Texas, le gros sujet du jour arrive. Il est dit avec une voix grave. «Wall Street en crise avec la faillite de Lehman Brothers».

Dans la salle, une trentaine de personnes sont en train de manger. La plus grande partie de ceux qui se trouvent près de la télévision, lève les yeux en continuant leurs repas. Sur l’écran, le présentateur reproche les excès, l’avidité (greedy) qui ont mené à cette crise qui semble la plus grave depuis celle de 1929. Après l’annonce de titres, deux femmes qui attendaient debout près des toilettes s'y ruent. Le journaliste annonce qu’on risque une des purges les plus inédites depuis longtemps. C’est que diantre une faillite de 639 milliards de dollars, ça doit faire mal.

Sarah Palin plus vraie que nature

Tina Fey, la comédienne (entre autres) de Saturday night Live, imite Sarah Palin à la perfection. L'accent, le regard, le ton, tout est réuni dans ce faux plaidoyer contre le sexisme (avec Amy Poehler dans le rôle d'Hillary Clinton) diffusé samedi soir :

(Pour comparer avec l'original, voir ci-dessous)

La dame en rose

«T’aurais pas quelque chose à me donner?» me demande un accent latino qui rend la question presque incompréhensible. En plein milieu du Bronx cet après-midi, j’ai les deux mains et la bouche aux prises avec un taco dans cette cantina. Je lève les yeux vers lui. C’est un homme, torse nu, d’une trentaine d’années, la peau brune, avec quelques tatouages et des cicatrices particulièrement sur ses mains. J’hésite un peu, puis après m'être essuyé les mains, je trouve dans ma poche de l’argent que je pose sur la table. L’homme le prend en me remerciant dans cette espèce de spanglish que j’ai déjà entendu dans le quartier. «Tu ne devrais pas donner de l’argent comme ça», marmonne alors une femme dans la même langue et elle ajoute en se tournant vers l’homme qui mendie: «Toi, tu es jeune, tu n’as pas honte de mendier. Va travailler plutôt!»

In Gold we trust (too)

Au lendemain de la commémoration du 11 septembre à New à New York, je n'ai pu m'empêcher de faire le montage de l'entretien avec le pasteur Stan Roach. En effet, j'essaie de me tenir au courant de ce qui ce passe en France or j'ai remarqué l'importance du débat sur la laïcité qui s'y développe.

Les USA est également un pays laïque même si l'inscription sur le billet vert peut en faire douter.

En tout cas, l'entretien avec le pasteur est éclairante car elle montre comment la religion est vécue différemment. Ici la religion, l'argent et le patriotisme peuvent être mélangés sans que la majorité des américains n'y trouve à redire. Petite vidéo pour s'en convaincre...

Aux USA, La route bling bling qui mène au paradis
envoyé par Bondy_Blog

Présentation moidifiée le 15 sepembre

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Un onze septembre 2008 à New York entre noir et rose

Axel Ardes à New York

En fin de matinée, les américains commémoraient le onze septembre à Ground Zero. 7 ans que les tours se sont effondrées. Et le Daily News et le New York Post, deux des journaux les plus lus à New York, étaient en noir et rose. Le premier se rappelle avec sa « une » endeuillée, que c’est aujourd’hui la date anniversaire de l’effondrement des tours. Le second insiste sur la réponse d’Obama aux attaques de l’équipe de McCain en montrant une truie fardée et maquillée. Pas très cacher tout ça. Du rire aux larmes, il n’y a parfois qu’un pas aux USA aussi. En voyant ces deux unes, je décide de me rendre à la cérémonie de commémoration.

Je sors du métro à la station World Trade Center. En face de l’endroit où aurait dû se trouver les deux tours jumelles, un homme a fabriqué une installation à l’aide de fils métalliques et pose une question le panonceau qui l’accompagne « qu'est ce qui a été perdu ».