La présidentielle USA 2008 par 20minutes.fr

McCain enlève les gants, et ça marche

Le momentum, ce mot qu’on entend à peu près 50 fois par jour sur CNN (élan/dynamique en français) c’est bien McCain qui l’a en cette fin d’été. Dans le dernier sondage pour NBC/Wall Street Journal, il ne compte plus que 3 points de retard (45 vs 48) sur Obama. La tendance est assez générale dans toutes les autres études: le gap se resserre.

 

Cette remontée intervient après la crise en Géorgie. Obama a fait une erreur de débutant en partant en vacance une semaine à Hawaï juste avant qu’elle n’éclate. McCain a sauté sur le dossier tandis que le candidat démocrate accusait un certain retard à l’allumage. Dans l’opinion publique, près de deux tiers des Américains estiment que McCain ferait un meilleur commander-in-chief.

 

Ajoutez à des attaques tous azimuts des équipes républicaines ces dernières semaines, puis un Faith Forum le week-end dernier où on a connu Obama plus inspiré, et vous avez un candidat qui vacille. A quelques jours de l’ouverture de la convention démocrate à Denver (du 25 ou 28 août), et de l’annonce de son choix de vice-président (qui doit tomber d’ici samedi –Joe Biden, pressenti, a indiqué qu’il n’était pas «the guy»), Obama jure qu’il est prêt à rendre les coups. A suivre.

 

(Sur la fiabilité des sondages en cette période, on se souviendra quand même pour l’histoire de l’élection de 88: Dukakis –démocrate-- a compté jusqu’à 17 points d’avance sur Bush Sr à la fin de l’été, avant de s’effondrer dans la dernière ligne droite…)

 

Philippe Berry, à Los Angeles

Envoyez VP au 62262...

...si vous avez envie d'être le premier à connaître le "running mate" (aussi connu sous le terme vice président, on vous présentait une liste ici) choisi par Obama. A priori, ça devrait tomber la semaine prochaine, juste avant l'ouverture de la convention démocrate, qui démarre le 25 août. (Comme je ne suis pas sûr que le service marche à l'international, vous pouvez aussi vous inscrire ici pour recevoir un email).

Certains peuvent y voir un côté un peu StarAc, mais l'équipe d'Obama montre ici le fossé qui la sépare de celle de McCain en matière de stratégie Internet/nouvelles technologies. On se souviendra (ou pas) du conseiller Internet du candidat républicain expliquant maladroitement lors d'une conférence que "si, Johan McCain sait qu'Internet existe".

Philippe Berry, depuis sa nouvelle maison de West Hollywood

L'honneur perdu de John Edwards

Allons bon, un nouveau scandale sexuel vient troubler la torpeur estivale : en confirmant devant les caméras d'ABC News avoir entretenu une relation extramaritale avec une jeune documentariste, John Edwards, l’ancien candidat démocrate, arrivé second lors des primaires dans l’Iowa, et qui fût colistier de John Kerry sur le ticket démocrate en 2004, vient de voir ses espérances à un poste dans une éventuelle administration Obama, voire à n’importe quel poste, disparaître en fumée. Disons que cela fait un candidat à la vice-présidence en moins pour Barack Obama…

"En 2006, j'ai commis une grave erreur de jugement, et je me suis conduit d'une manière déloyale à l'égard de mon épouse et de mes croyances profondes. J'ai reconnu mon erreur et j'ai avoué à mon épouse avoir eu une relation avec une autre femme, en lui demandant de me pardonner" a résumé John Edwards dans un communiqué. Le candidat s'est retiré de la course démocrate à la Maison blanche en janvier, après avoir mené une campagne très ancré à gauche axé sur la défense des intérêts de la classe ouvrière américaine et une attaque en règle des grosses entreprises.   

 

Obama et McCain en costumes moulants fluo

Une insolite de week-end: lors la Comic Con de San Diego (où tous les fans de super héros et de culture nerd se rassemblent chaque année), l’éditeur IDW Publishing a présenté deux bandes dessinées sur les candidats présumés à la Maison blanche.

 

McCain aura le pouvoir de devenir tout rouge quand il se met en colère, et Obama celui d’hypnotiser les journalistes en souriant. Blague à part, il s’agit simplement de biographies –non officielles—des candidats, en bulles et en couleur. Tout ça sera disponible le 1er octobre.

 

Pour patienter, lisez donc l’excellent Ex Machina, dans lequel Mitchell Hundred cumule deux jobs: maire de New York et super héro.

 

Philippe Berry, en train de déménager à Los Angeles

McCain attaque

Par Patrick Lozès du Cran

Nous sommes à moins de 100 jours du 4 novembre 2008, jour de l’élection présidentielle américaine. John McCain ne se retient plus et tire à vue sur son adversaire dans la course à l'élection présidentielle américaine. Tout y passe.

John McCain a d'abord commencé par dire de Barack Obama que ce dernier " préférerait perdre une guerre si cela lui permettait de gagner une élection " puis il a utilisé l'insulte suprême à l'encontre de Obama: " socialiste !"...

Est-ce parce qu'il est de plus en plus nettement devancé dans les sondages* (7 points d’avance selon le dernier) que John McCain passe ainsi à l'offensive?

Toujours est-il qu'il vient de sortir un clip de campagne dans lequel il présente Barack Obama comme une starlette.

C'est bien connu, les starlettes ne peuvent pas faire de bons commandants en chef!

* 51% d’intentions de vote pour Obama contre 44% pour McCain. (50% et 45% il y a un mois).
Ce sondage (réalisé du 27 au 29 juillet auprès de 1.041 personnes avec marge d’erreur de plus ou moins 3%.) est le premier réalisé après le retour aux Etats-Unis de M. Obama après sa tournée triomphale de huit jours au Proche-Orient et en Europe.

 

                                       

                                    

La Russie, Medvedev, Obama

Par Yannick Mireur de Politique Américaine

Dans son discours de Berlin, Barack Obama a parlé de coopération avec la Russie. Il a dénoncé l'esprit de guerre froide qui envahissait encore les relations américano-russes.

Le President russe Dmitry Medvedev au ministère des affaires étrangères de Moscou. Reuters

De son côté, le nouveau président russe a exposé à Berlin, quelques semaines avant le passage d'Obama, un plan d'alliance redessinant une architecture de sécurité européenne où serait établie une organisation post-OTAN dans laquelle la Russie aurait une place. J'évoque précisément cette idée dans mon ouvrage "Après Bush" (à paraître en septembre), car la grande erreur des années 1990 fut sans aucun doute à mes yeux l'élargissement de l'Alliance atlantique et non la réinvention d'un système qui aurait évité de froisser la Russie. L'héritage soviétique et KGBiste de la Russie, parfaitement incarné par Poutine, ne peut justifier une telle erreur stratégique. Il était évident que les anciens cadres soviétiques n'allaient pas s'envoler ou changer du jour au lendemain la culture soviétique dans laquelle ils avaient été formés. Le résultat est que les relations entre Occidentaux et Russes restent imprégnées d'une profonde méfiance - les polémiques sur la Géorgie, l'Ukraine ou la défense antimissile le montrent.

Le bilan de la tournée internationale d'Obama

L'opération de séduction lancée par Barack Obama lors de sa tournée mondiale des neuf derniers jours a des usages multiples.

Dans cette grande geste internationale du candidat démocrate présumé, son marathon européen a des allures de visite de courtoisie destinée à jouer l'équilibre entre plusieurs impulsions contraires du politicien américain en campagne. Un, il s'agit de montrer aux uns que l'on n'est pas un poids plume en politique étrangère et que l'on est capable de jouer dans la cour des grands. Deux, d'entamer un grand maelstrom photogénique d'apaisement américano-européen à destination des Américains soucieux de voir leur pays retrouver son prestige aux yeux du monde. Le tout sans effaroucher l'autre partie de l'électorat américain qui estime qu'une élection se gagne à domicile.

Son apparition éclair aux côtés de Sarkozy dont le Washington Post relève qu'il a réservé à son "copain" Obama un "traitement royal" et que le New York Times qualifie d'"Obama-Sarkozy show" restera quand même anecdotique. Non, le grand moment, c'était à Berlin jeudi qu'il a eu lieu.

Après être passé tout prêt de l'entorse d'orgueil en souhaitant parler depuis la sacro-sainte porte de Brandebourg, la marée urbaine de 200 000 spectateurs venu l'écouter devant la Colonne de la victoire aura quand marqué les esprits.

Obama et la diversité en France et sur les blogs

Barack Obama atterrit en France, ne serait-ce que pendant quelques heures, et voilà que les commentateurs s'enthousiasment. Les blogueurs de 20minutes.fr ne font pas exception à l'Obamania. L'avocat Gilles Devers écrit par exemple, «Obama, Président des Etats-Unis d’Europe, pourquoi bouder son plaisir devant une campagne si bien réussie». Et le blogueur de conclure, «cher Barack, s’ils ne sont pas capables de t’élire là-bas, viens te faire élire ici». Et il n'est pas seul à s'enflammer... Le Canard de Mulhouse compare quant à lui le candidat démocrate à Martin Luther King et Nelson Mandela dans son billet!

Patrick Lozès du Cran se penche lui sur la politique de diversité menée par Nicolas Sarkozy et estime que le Président français devrait méditer les leçons du candidat américain. «Barack Obama face au faux allié des minorités», lance-t-il! Pas d'accord, Divine Comédie se demande, «pourquoi se comparer toujours avec les USA alors qu'ils font pire dans la reconnaissance des "minorités visibles"?»

Avant Paris, c'était Berlin/Reuters

Plus distant, OrangeSainteBaume analyse la popularité de celui qu'il appelle «Obama l'Européen». Le Bondy Blog renvoie lui à une ancienne interview de l'historien François Durpaire titrée «Barack Obama, un modèle pour les minorités visibles en France».

Paul Ackermann, 20minutes.fr

Quelques images d'Obamania d'il y a quelques mois:

Bataille de mots autour d'Israël

Par Yannick Mireur de Politique Américaine

La campagne de John McCain souligne les supposées contradictions d'Obama sur le statut de Jérusalem, où le démocrate est en visite officielle, dénonçant son retour sur ses propres propos selon lesquels la Ville sainte doit être la capitale unifiée d'Israël, et que le destin de Jérusalem sera l'objet de négociations entre les parties concernées.

Bataille de mots. Comme sur le port d'arme ou l'interdiction du mariage homosexuel, les candidats doivent s'adapter à leur audience, rien de plus. L'insistance de la campagne de McCain sur les formulations des adversaires n'élève pas le débat. Ça tourne en rond. Or, si le républicain garde l'avantage en matière de politique extérieure et de sécurité, le démocrate se défend bien sur ce terrain, en dépit d'un manque d'expérience qui restera un reproche majeur.

Quelle leçon tirer de ces escarmouches et de la visite d'Obama en Israël ? D'une part, que le poids de la question israélienne dans la politique intérieure américaine est considérable et le restera. D'autre part, que pour cette même raison, il n'y a guère à attendre quant à un ajustement de la politique des Etats-Unis sur ce dossier même en cas de victoire - souhaitable - d'Obama. Si McCain est élu, ce qui me paraît le plus probable, il est à craindre que son indépendance d'esprit n'aille pas jusqu'à remettre en cause les fondamentaux de la politique bushienne vis-à-vis du conflit du Proche-Orient. Surtout s'il s'entoure des ineffables Lieberman et Giuilani au département d'Etat et au Pentagone, comme cela est parfois évoqué.

Tout le monde aime Obama sauf...

John McCain est jaloux de Barack Obama ou veut-il montrer que l'image du candidat démocrate est "too much"? Voici la vidéo républicaine qui fait qu'on se pose la question: