La présidentielle USA 2008 par 20minutes.fr

Guide de campagne (3) - Hillary peut-elle revenir?

Suite et fin de notre série en trois épisodes sur le here and now des candidats, en attendant la prochaine étape du Coups-bas-express de la campagne démocrate à Guam (le 3 mai) et surtout en Caroline du nord et dans l'Indiana le 6 mai prochain.

On la disait finie, fatiguée, presque has-been. Voilà qu’Hillary se prend à rêver d’un comeback spectaculaire. Elle n’en est pas encore là, ok. Mais sa victoire en Pennsylvanie lui a offert un sursis, et surtout une entrée de cash salutaire: elle aurait levé 10 millions de dollars au lendemain de son succès. Crucial quand on sait qu’elle avait terminé mars avec seulement 9 millions disponibles et 10 millions de dettes –contre un trésor de plus de 40 millions pour Obama.

 

Au-delà de tout aspect comptable (elle garde un handicap net de 150 délégués qui semble mathématiquement quasi impossible à combler à 100% sur les échéances restantes), sa plus grande victoire pourrait être d’avoir réussi à remettre en question la capacité d’Obama à s’imposer face à McCain en novembre.

Guide de campagne (2) - Obama, petit bras

En attendant la prochaine étape du Coups-bas-express de la campagne démocrate à Guam (le 3 mai) et surtout en Caroline du nord et dans l'Indiana le 6 mai prochain, voilà la suite de notre série en trois épisodes sur le here and now des candidats. Aujourd'hui, Barack Obama.

   

   

Sur le plan comptable, tout va bien. Vote populaire, nombres d’états remportés, de délégués, cash disponible… Après six mois de marathon, Obama devance Hillary sur tous les fronts ou presque. Barry a même parcouru un sacré chemin depuis l’été dernier, où son adversaire le précédait de plus de 20 points dans les sondages nationaux.

 

Oui mais voilà: comme certains sportifs aux nerfs fragiles, il n’arrive pas à plier le match. A remporter cette victoire décisive qui forcerait Hillary à abandonner ses rêves de Maison blanche.

Après un Super Tuesday début février, qui a vu les deux candidats faire jeu égal ou presque, Obama a connu une période de grâce. Il a remporté 11 victoires consécutives, reçu le soutien de Bill Richardson, un fidèle du camp Clinton, laissant une Hillary au bord du KO.

 

Guide de campagne (1) - L'irrésistible ascension de John McCain ?

D'ici à mercredi, et en attendant la prochaine étape du Coups-bas-express de la campagne démocrate à Guam (le 3 mai) et surtout en Caroline du nord et dans l'Indiana le 6 mai prochain, entamons de ce pas une série en trois épisodes sur le here and now des candidats. Aujourd'hui, John McCain :

A l’instar des innombrables commentateurs conservateurs qui se réjouissent du pugilat démocrate, John Mc Cain, selon la sagesse populaire, se frotte les mains. USA Today : «Au moins pour le moment, ses qualités personnelles –sa stature de héros du Vietnam, sa réputation de républicain à l’esprit indépendant et sa personnalité de leader solide– ont pris le pas sur les sérieux désavantages politiques qui l’attendent dans sa conquête d’un troisième terme présidentiel pour le parti républicain.»

Premier point : sa stratégie consistant à jouer en permanence sur l’équilibre entre fidélité au parti et image de maverick libre-penseur capable contre la doxa traditionnelle attachée au parti républicain (et contre l’héritage plus qu’encombrant de George W. Bush).

Las Vegas Parano

Par Juliette in DC

Détails qui m'ont surprise quand j'étais en voyage dans l'ouest du pays:

 

Un truc inimaginable en France: une pub pour un magasin d'armes sur un des taxis qui sillonnent la ville. On peut voir cette pub sur des affiches aussi. c'est pour inciter les gens à venir essayer des armes automatiques...

 

Dans l'état du Nevada, la loi n'interdit pas de fumer dans les lieux publics comme les casinos par exemple. On peut donc voir des scènes rigolottes, comme cette toute petite salle non-fumeur presque déserte au beau milieu d'un immense casino de plusieurs étages, au moins 300 mètres carrés rien que de machines à sous, avec deux bars et trois restaurants, des boutiques et tout et tout, dans une petite ville, Laughlin, non loin du barrage Hoover, qui donne l'impression de compter trois casinos pour un habitant.

D'ailleurs, pour vous donner une petite idée du reste du casino:

En fait, je pense qu'il vaut mieux être fumeur dans l'état du Nevada, on voit plus de monde!!

Le New York Times se fâche

Bon, promis, après on arrête avec les démocrates parce que c'est vrai que cette bataille sans fin nous fatigue nous aussi. N'empêche… Le New York Times qui avait pourtant appelé à voter pour Hillary Clinton dans les primaires démocrates, ne se réjouit pas vraiment de sa victoire hier en Pennsylvanie. Pire, la Dame grise se fâche tout rouge et trouve que cela commence à bien faire dans un éditorial furibard : 

La campagne de Pennsylvanie qui a encore produit un autre résultat peu concluant, a été encore plus méchante, vide, déspespérée et démagogiques que les primaires méchantes, vides, désespérées et démagogiques qui l'ont précédé. Les électeurs en sont fatigués. Cela décrédibilise le processus politique et cela ne marche pas. Il est plus que temps que la sénatrice Hillary Clinton reconnaisse que tout cette négativité, dont elle est en grande partie responsable ne sert à rien sinon à lui faire du mal, à en faire à son adversaire, son parti et les élections de 2008."   

Ouch ! Et ça continue :

"A la veille de cette primaire cruciale, Mme Clinton est devenue la première candidate à agiter le chiffon sanglant du 11 septembre. Une publicité  de Clinton –tiré du manuel de campagne de Karl Rove– évoquait le krash de 1929,  Pearl Harbor, la crise des missiles de Cuba, la Guerre froide et le 11 septembre. (…)  En restant sur l'attaque sans  débattre avec Obama du fond des enjeux comme le terrorisme, l'économie et comment organiser un retrait efficace d'Irak, Clinton fait davantage qu'éloigner  les électeurs qui n'aiment pas les campagnes négatives. Elle met à mal la raison même pour laquelle ce journal et d'autres ont appelé à voter pour elle : qu'elle est plus qualifiée maintenant pour devenir président que monsieur Obama."

Mis à part que l'impact d'un éditorial du New York Times n'est pas nécessairement l'étalon-or des réactions de l'électorat américain, est-ce le signe du ras-le-bol de suivre ce mélodrame américain idiot ? Ou une nouvelle illustration du fait que la presse est embedded avec Obama, comme le suggère le Wall street journal ? Pour faire court, disons que les électeurs de l'Indiana trancheront, hein.

Gilles Bouvaist, à New York

Pennsylvania primary fever - Hillary wins

Ce soir, les résultats en live presque différé ici-même.

1h30 (NYC), 7h30 (Paris) - Allez, on vous dit bonne nuit et on vous laisse avec deux vidéos. Honneur au vainqueur: Hillary, tout sourire, lançant à la foule, "vous voyiez ce qui se passe quand on fait campagne pendant 6 semaines, donnant le meilleur de nous même? Vous avez écouté, et vous avez choisi". Et ses supporteurs de hurler "Yes she can".

Obama, lui, a préféré filer en Indiana, qui votera dans deux semaines, et beau joueur a félicité son adversaire.

Minuit (NYC) , 6H (Paris) L'Opération chaos continue ! The freak show must go on ! Avec 54,8% pour Hillary Clinton et 45,2% pour Obama sur 94% des votes dépouillés, la come-back woman se relance sur une marge appréciable et prévisible, mais qui sur le fond ne tranche rien, même en termes de délégués. De quoi convaincra-t-il les superdélégués qu'il vaut mieux arrêter les frais ? Rien n'est moins sûr. On peut donc s'attendre à beaucoup de polémiques et de coups bas pour tout le monde et de quoi remplir nos colonnes d'ici l'Indiana, où les électeurs vont avoir très très envie d'avoir leur mot à dire. L'argument des grands Etats qu'Obama ne parvient définitivement pas à rafler à sa rivale va revenir sur le tapis. "Grâce à vous, le courant a changé", a lancé Hillary Clinton avec Bill et Chelsea à ses côtés depuis Philadelphie. "Il a mis toutes ses forces et joué le tout pour le tout  dans cet Etat afin de nous éjecter de la course, mais le peuple de Pennsylvanie avait d'autres idées à ce sujet."   Obama lui a préféré filer à l'anglaise avant même les résultats pour gagner l'Indiana.

21h10 (NYC), 3h10 (Paris) - Hillary l'emporterait 54/46%, d'après la projection CNN (et Fox et NBC). Attendons quand même, car car ne porte sur des résultats que très très partiels. D'après le NY Times, si sa victoire ne fait pas trop de doutes, les chiffres actuels ne révèlent pas grand chose, car Montgomery county, le 3e plus important de l'état, n'aura pas de résultats avant 22 heures, et Obama y aurait plutôt bien performé. Ouais, ca fait beaucoup de conditionnels. On vous a dit qu'il faudrait sûrement attendre demain pour connaître la traduction en nombre de délégués?

18h (NYC) - 0h00 (Paris) Quelques sondages CNN sortis des urnes.

- Chez les nouveaux inscrits, c'est Obama qui arrive en tête (60%)

- Chez les électeurs noirs, il réalise un carton plein (seulement 8% pour Hillary, c'est deux fois moins que dans l'Ohio)

- En revanche, ceux qui se sont décidés à la dernière minute penchent pour elle (58%)

- De même que les seniors (mais seulement 61% contre 72% en Ohio)

Ces chiffres semblent montrer un recul d'Hillary par rapport à sa victoire en Ohio (où elle l'avait emporté avec 54%).

16H42 (NYC) / 22H42 (Paris)- "C'est toi qui doit gagner. Non c'est toi !" Hillary et Obama nous la jouent reverse psychology. The Hill publie deux billets, l'un citant des personnes du camp Obama, expliquant qu'Hillary doit gagner avec avec une avance conséquente ce soir, si elle veut continuer, l'autre de l'équipe Clinton, pour qui "Obama doit gagner"..."vu tout l'argent qu'il dépense. Et de demander: "s'il ne gagne pas avec tout cet argent, on peut se demander s'il est à même de battre McCain en novembre".

En tout cas, si Hillary survit pour une autre manche, elle pourrait avoir des problèmes de $$$$ ! The Caucus revient sur les publications de la Commission fédérale de cette élection, dimanche. En substance, Hillary multiplie les impayés. Et le journal de conclure, "il va bien falloir régler la note".

14H25 (NYC) / 20H25 (Paris) Le blog politique du New York Times évoque une participation record avec des files d'attente avant même l'ouverture des bureaux de vote. Les derniers éléments à disposition des électeurs de Pennsylvanie :

- La dernière publicité d'Hillary Clinton. Vous vous rappelez du coup de fil à trois heures du matin la veille des primaires de l'Ohio ? Le retour, en plus musclé  et avec Oussama Ben Laden en guest-star

- Une interview serrée de la candidate par Keith Olbermann sur MSNBC (retranscription ici. On y apprend aussi davantage de détails sur la réplique massive qui attend l'Iran si le pays attaque nucléairement Israël.) :

La conquête de Philadelphie (une bande-annonce)

Bon, comme on n'a pas tous les jours l'occasion de rigoler, et que vous pouvez trouver ci-dessous une analyse plus sérieuse des enjeux de la primaire démocrate de Pennsylvanie, accordons-nous un moment de détente avant de revenir plus longuement sur la question demain. Début avril, Hillary Clinton s'est comparée à Rocky, en empruntant le générique du film pour ses apparitions.  La comparaison a apparemment fait réagir des fans d'Obama qui ont posté illico leur réponse sur You Tube. Résultat :

Gilles Bouvaist, à New York

INTERVIEW - Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les primaires de Pennsylvanie

Le docteur G. Terry Madonna est directeur
du Center for Politics and public affairs et
directeur du Franklyn and Marshall College Poll,
un institut de sondage de cette université de
Pennsylvanie. Il nous livre son analyse des
enjeux du scrutin des primaires démocrates
qui se dérouleront mardi en Pennsylvanie.

Comment décririez vous l’électorat démocrate de Pennsylvanie ? Peut-on distinguer des profils d’électeurs différents ?

Les votes démocrates, ici comme ailleurs, sont complexes. La Pennsylvanie est un Etat plutôt urbain. D’abord, environ 15 % des électeurs sont afro-Américains, et 90% d’entre eux votent démocrates. La majorité d’entre eux, environ 70%, vivent à Philadelphie, 10% à Pittsburgh, les autres étant éparpillés dans les zones rurales du Sud de l’Etat. Les Hispaniques sont peu nombreux, environ 3% de la population. 90% d’entre eux sont des citoyens originaires de Porto Rico.
L’autre grand groupe d’électeurs représente la classe ouvrière d'origine catholique. Leurs familles sont arrivées entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, ils sont souvent originaires d’Europe de l’Est (de Pologne ou de Tchécoslovaquie par exemple) et d’Italie. Ils sont surtout regroupés dans deux parties de l’Etat, au sud ouest et au nord Est. Ce sont des démocrates plus conservateurs. Leurs parents et grands-parents étaient syndiqués, travaillaient dans des secteurs industriels traditionnels, qui depuis ont beaucoup souffert : le charbon, l’acier… Ils représentent 35 et 40% des électeurs de l’Etat. A la différence de beaucoup d’Etat du Nord Est des Etats-Unis, ces électeurs démocrates conservateurs catholiques représentent une portion plus importante que le vote afro-américain.

Peut-on d'ores et déjà prévoir comment les votes se répartiront entre ces différents groupes ?

Obama va sans doute emporter Philadelphie, notamment grâce au vote afro-américain, Hillary Clinton va bien marcher dans le sud ouest de la Pennsylvanie, et les comtés autour de Pittsburgh, où ces électeurs démocrates catholiques sont nombreux –Cumbria, Westmoreland, Washington– et dans le nord Est (comtés de Lackawanna, Luzerne), ainsi que la grande ville de Scranton, où est né son père et où son oncle a servi au conseil municipal. Elle est bien connue dans la région de Scranton et elle devrait gagner ces zones.
Il reste trois régions qui vont être LE champ de bataille de cette primaire : les banlieues autour de Philadelphie. A l’Est la vallée du comté de Lehigh, où la ville la plus importante est Allentown. Le troisième va se dérouler au centre sud de la Pennsylvanie dans Harrisburg et les comtés environnants. Ces trois zones vont déterminer le vainqueur de l’Etat.

Le débat de trop

L’absence d’un point d’interrogation à ce titre n’est pas un oubli. C’est plutôt un constat: 974^e ce 21^e débat démocrate n’a pas volé bien haut. «Worst. Debate. Ever», résume un rédacteur du Huffington Post.

 

A qui la faute? A un Obama fatigué, à qui Slate aurait bien «donné un oreiller»? A une Hillary qui, après avoir passé une semaine telle un pitbull ayant trouvé un os à ronger (sur Obama et «l’amertume» des petites gens), l’a joué «meuh non, j’ai dit que sa remarque était déconnectée, pas lui»? A moins que ce ne soit aux 57 pages de pubs qui ont saucissonné le tout. Non. D’après Greg Mitchell, du Huffington Post (décidément remonté), la responsabilité est ailleurs (tada-dada-da-da, fredonnez le générique de X-Files). Pour lui, «ce débat est une nuit honteuse pour les médias américains».

Perplexité...

Par Juliette in DC

Encore une pub qui m'a laissée sans voix:

"We didn't wait for someone else to storm the beaches at Normandy. We didn't wait for someone else to guarantee Civil Rights, or put a man on the moon. And we can't wait for someone else to solve the global climate crisis. We need to act, and we need to act now. Join us, together we can solve the climate crisis. Take a minute, go to wecansolveit.org and make your voice heard today."

Honnêtement, je me suis tout d'abord demandé si j'avais bien entendu. Ensuite, je me suis dit "ils n'ont quand même pas osé?". Enfin, je me suis dit "c'est peut être une blague...", ou c'est ironique (après tout, il y a bien des pubs ressemblant à des dessins animés Disney sur "la quantité magique" de nicotine qu'on peut mettre dans une cigarette, assez pour que le consommateur soit accro, pas assez pour le rendre malade, et qui dénoncent l'industrie du tabac, donc pourquoi pas?)

Je suis allée voir ce fameux site web, qui est le site d'une organisation qui est liée avec d'autres au sein de la grosse organisation crée par Al Gore pour ces problématiques de changement de climat, tout ce qu'il y a de plus sérieux, donc.