La présidentielle USA 2008 par 20minutes.fr

La peur des lendemains qui déchantent

Par Daniel Leconte

Les Américains votent, l'ambiance est un peu à la parano chez certains démocrates qui contrôlent partout le bon déroulement du vote et regardent d'un œil suspicieux les machines à voter. On a peur que les bureaux ne puissent fermer à l'heure à cause de l'afflux d'électeur, on craint un coup fourré, mais l'espoir est énorme.

J'étais effectivement hier soir au très impressionnant dernier meeting d'Obama avec sa foule bigarrée de 80.000 militants. Un discours qui m'a laissé une impression étrange. Je garde une très grande estime pour le démocrate, mais il m'a un peu donné l'impression de dire que dès demain, «on rasera gratis». A la limite du populisme. Il y un tel espoir, de telles promesses de changement radical du modèle américain, que je crains des lendemains qui déchantent.

A noter également que la campagne se poursuit jusqu'à la dernière minute avec des spots TV agressifs et des discours en direct. Surprenantes manières de faire d'un point de vue européen...

On n'a pas voté pour le bon!

Par Céline Berger

Comment avions-nous décider de voter lors des dernière élection française: choix d'un programme, habitude de vote, popularité et image de l'un des candidats?

Et comment voterions-nous si nous étions américains? Choisirions-nous un vote contestataire (après tout, il y a 8 candidats à l'élection présidentielle américaine)? Voterions-nous par habitude ? Par convictions politiques ? Par popularité d'un candidat?

C'est le petit jeu auquel nous nous sommes prêté la semaine dernière lors de la crémaillère d'amis américains vivant à Paris. Nichole avait reçu son bulletin quelques jours auparavant, et nous a fait choisir le candidat pour lequel elle allait voter.

Veille de l’élection, Veillée d’arme à Chicago et veillée funèbre

Par Axel in Chicago

Dans une annexe du quartier général d’Obama sur l’avenue Belmont, une dizaine de volontaires se rassemblent afin d’aider leur candidat pour l’élection. C’est demain le grand jour. Quelques petites choses entendues ici et là à 9 heures du soir.

«Carrol, on a encore des volontaires qui arrivent, il faut trouver des gens pour les former avant de passer des coups de fil». Carrol Chang, jeune asiatique d'une trentaine d'années qui organise cette annexe se gratte la tête. Des volontaires, la salle en est remplie. Ils sont tous penchés sur des ordinateurs ou en train de consulter des listes de feuilles. Elle en trouve un qui fera sans doute l’affaire. Un autre homme arrive avec un portable. «J’ai besoin d’aide technique. Je peux te l’emprunter pour m’aider?» dit-il en pointant du doigt celui qu’elle avait désigné pour faire la formation.

Chicago is Obama - préparatifs de fête

Par Maelle – French lost in Chicago – jour 63

Je reprends ici l’expression d’un habitant de la ville entendue ce matin. «Pas besoin d’affiches pro-Obama ici» disait-il, « car Chicago, c’est déjà Obama ». Et force est de constater qu’il a raison. Juste à se balader, on sent que les Chicagoyens ont définitivement adopté le candidat démocrate habitant Hyde park (quartier sud). Le nom d’Obama est dans toutes les bouches, et surtout on prépare à Grant Park (un des principaux parc en centre-ville) ce qu’on espère être une immense fête demain.

Armée de mon petit appareil photo, je m’aventure donc cet après-midi dans le voisinage, pensant naïvement qu’il me sera possible de voir de près où se déroulera the big party. Je pénètre donc à la hauteur de Jackson dans l’immense parc, tombe presque tout de suite sur un grand écran à côté duquel stationne l’un des camions chargés d’installer l’équipement.

Je poursuis ma route, aperçois le long de la zone défendue de la fameuse Buckingham Fontain en rénovation les premières camionnettes TV :  je suis donc dans la bonne direction!

Encore une trentaine de mètres et je comprends que j’approche du saint des saints au nombre de barrières et autre « do not crossing » qui pullulent face à moi. La route principale par où passent normalement les bus a été coupée. Je commence à prendre des photos, entends des vociférations venant des policiers derrière moi et finis par comprendre qu’elles me sont adressées.

Une femme passe près de moi et me chuchote avec un sourire «  Ils vous demandent d’aller prendre vos photos d’en face ». Je la remercie et obtempère, bien que ne voyant pas trop ce que ça change : une plus belle perspective peut-être ? J’ai maintenant vue sur le lac.

Nous discutons quelques minutes, je lui demande si elle sera là demain comme moi, elle me dit que non, qu’elle n’aime pas la foule mais qu’elle travaille à côté de toute façon. « It’s very exciting to be there anyway » répètera-t-elle deux fois en souriant. Elle s’éloigne et je décide de longer la zone réservée aux 1 million d’heureux bénéficiaires du ticket permettant d’assister au futur discours de Barak.

Halloween:" Il n'y a pas que l'élection, quoique..."

Axel in Chicago

Je me balade dans les rues de Chicago toute cette fin de semaine, je me demande ce qui peut bien intéresser les habitants de Chicago ce dernier week-end avant l’élection. "Tu sais, l'élection, je m'en moque un peu, me dit Ryan Ellis, un jeune habitant de Chicago, par contre, je te conseille de faire un tour dans les rues parce que c'est Halloween et j'adore cette fête. Mais je travaille ce soir et je suis dégouté de na pas pouvoir la faire".  Petit reportage photo pour vous mettre dans l'ambiance.

Ce soir je vais au dernier meeting d'Obama

Par Daniel Leconte, qui sera avec ses invités en direct de Washington sur Arte le 5 novembre dès 22h30

Là, je suis sur le toit du monde, en Virginie, juste de l'autre côté du Potomac, un «condo» avec vue sur le Mall, la grande place de la Maison Blanche et du Capitol. C'est ici que nous tournerons l'émission.

Pour l'instant, les personnes approchées dans l'entourage du candidat et surtout de Joe Biden sont «sous embargo». On ne dit rien, on ne promet rien, c'est les ordres de la maison mère à Chicago. Ils ne peuvent donc pas me dire s'ils participeront à l'émission, mais ils en ont beaucoup envie, ce qui est signe d'un intérêt pour tout ce qui touche à l'Europe dans cette équipe.

Et ce même entourage reste vigilant, il ne se décrit pas trop comme sûr de lui, on sent que c'est la ligne qu'on leur a demandé de suivre. Les militants de base aussi sont très vigilants, ils vivent dans le traumatisme de 2000, avec l'impression qu'on leur prépare un coup fourré.

En attendant, ce soir, je me rends à un meeting qu'Obama tient en Virginie, justement, à une heure d'ici, à Manassas. La dernière ligne droite:

Agrandir le plan

C’est pour demain!

Par Jean-Marie Philippart
Market Street, la rue la plus animée de San Francisco, ce dimanche après-midi, 2 novembre. Une femme vend des badges pour Obama: 5 dollars les 2. Elle me demande d’où je viens. Je lui dit que je suis français, elle me repond avec un large sourire: «J’en étais sûre, nous savons que les Français adorent Obama». On s’est quittés avec le «V» de la victoire.            

A quelques mètres de là, une jeune femme et un jeune homme disent «NO» à la proposition 8 mise au vote également le 4 novembre. Elle vise a interdire le mariage entre homosexuel(le)s, qui avait été rendu légal par la Cour Suprême de Californie le 15 mai dernier. J’accepte de porter l’autocollant sur mon pull. Ils se laissent photographier avec un large sourire, eux aussi.

A quelques metres, le magasin GAP appelle a voter… pour les tee shirts de la marque!

Quelle politique étrangère américaine en 2009?

Par Yannick Mireur de Politique Américaine

Une question revient très souvent: à quoi ressemblera la politique étrangère américaine en 2009?

McCain semble conserver dans ses idées une veine néoconservatrice et une propension à agir selon un schéma qui privilégie les principes, tandis qu'Obama, sans renier les fondements de la démocratie américaine et la force de l'exemple auquel elle prétend, paraît plus sensible aux réalités internationales. Cette approche n'est pas fausse mais elle ne correspond sans doute pas pleinement à ce que l'on peut attendre en janvier 2009.

Avoir 20 ans en Amérique

Par Daniel Leconte, qui sera avec ses invités en direct de Washington sur Arte le 5 novembre dès 22h30

Quelques extraits du film American Paradox que j'ai produit. Le film est passé sur ARTE le 21 octobre:

Avoir 20 ans en Amérique - Extrait 1
envoyé par 20Minutes

Avoir 20 ans en Amérique - Extrait 2
envoyé par 20Minutes

Les coulisses de mon direct

Par Daniel Leconte, qui sera avec ses invités en direct de Washington sur Arte le 5 novembre dès 22h30

1 débat, 20 invités, 3 possibilités.

La télé, c’est pas toujours ce qu’on croit. Un direct encore moins.

Des directs, j’en ai fait pendant 15 ans… et puis je suis passé à autre chose. (Vous savez, sur Arte, tous les mois, le mardi, des émissions qu’on prépare et fabrique 7 à 8 mois à l’avance, de longues enquêtes, des semaines de tournage, un bon mois pour recruter les invités d’un débat qui ne sera pas pendu à l’actualité chaude…).

Mais bon, allez, j’avoue: le direct, ça m’a manqué. Adrénaline quand tu nous tiens… Si je me laissais aller à un peu de lyrisme, je dirais que préparer un direct c’est avancer sans GPS dans la jungle de l’information, en terre inconnue ou peu connue (même quand on croit connaitre le terrain), avec des pièges, des coups de frayeur, de belles surprises…

Mais soyons concret! Dans le cas précis qui nous intéresse ça veut dire que le moindre nouveau sondage, c’est un nouveau scénario pour notre émission qu’il nous faut imaginer. La méthode c’est donc de préparer tous les scenarii possibles…