La présidentielle USA 2008 par 20minutes.fr

Voulez vous apprendre à danser l’Obama danse?

Axel Ardès in San Diego

Voilà une vidéo postée le 18 juillet 2008 sur Youtube. Elle a été visionnée 408263 fois. Mais les réseaux communautaires ont semblé jouer un rôle essentiel dans sa propagation. Un autre site, Blackbottom, l’a reprise et diffusée sur son propre lecteur. Herb, le fondateur et le patron du site que j’ai interrogé par email, m'a écrit par exemple que «la vidéo a été visionnée 250000 fois dans 177 pays où État différents depuis 6 semaines». Au total, il y a donc plus de 600000 personnes à l’avoir visionnée.

On pourrait croire que cela est anecdotique. Il y avait déjà eu le "yes we can" (plus de  10 millions de lecteurs en quelques jours) chanson écrite par Will.i.am et mise en clip par Jesse Dylan, le fils de Bob et ses avatars. Mais, ce qui intéressant ici, c’est que cette vidéo est en direction des séniors. On y voit des personnes âgées, danser ce qui ressemble au Madison ou à l’Esquema dont j’ai déjà parlé dans un article sur le Kuduro. Il s’agit en quelque sorte, du «pas de la victoire» que ces femmes séniors blacks américaines, veulent apprendre et partager pour le 4 novembre, jour de l'élection américaine.

Darlene Stewart présente ce clip. Elle explique au début de celui-ci, qu’il s’agit d’une danse pour Obama réalisée par des séniors de Détroit, Michigan. Ceci explique, peut-être le succès grandissant de cette vidéo. Elle a été réalisée pour un public, peu habitué à se servir d’internet et des techniques du buzz mais qui peut prendre plaisir à pratiquer une activité physique pour se maintenir en forme tout en soutenant un candidat politique. Cette vidéo est devenue l’enjeu d’une compétition puisque plusieurs dizaines de groupes de personnes âgées sont invitées à participer à un concours via un lien. Chaque groupe de sénior qui le souhaite, peut s'incrire pour participer à ce jeux et gagnera 100 dollars en ca de victoire. Ainsi, tout le monde pourra pratiquer ce pas de danse, le jour de la victoire.

Moi, cela me laisse rêveur, car j’imagine ce que cela pourrait donner en cas de victoire du candidat démocrate, le 4 novembre… En attendant, vous pouvez vous réentrainer. En cliquant, ici

Axel Ardès in San Diego

PS : Maman, si tu me lis, tu peux commencer à t’entrainer, car les démocrates sont de plus en plus confiants en leurs chances de gagner…

Si vous voulez voir comment, je suis tombé sur cette vidéo allez sur le lien du Mouv. Retrouvez Axel également sur le Bondyblog partenaire de Axel in USA http://20minutes.bondyblog.fr/

Dans la chaleur de L.A.

Par Axel à Los Angeles

C’est dingue comme parfois une ville peut ressembler aux clichés véhiculés par la télé ! La cité des Anges n’a rien d’angélique. La violence et le sentiment d’insécurité font partie de la culture de la ville.

On est le soir, le lendemain de mon incident. Je recherche un bus après ce qui m’est arrivé la veille. Pas de chance, une petite dizaine de voitures de police barrent toute l’avenue...

Je m’avance vers l’une des voitures qui se trouve à côté de l’arrêt. Une policière répond à mes questions: «Nous avons un problème avec un gang. Mais ne vous inquiétez pas. Cela va rapidement être réglé. On devrait placer les individus suspects en garde à vu d’ici peu». Elle m’affirme que la route sera rapidement dégagée.

Justin Renteria, site art threat

Je vais à l’arrêt et demande à l’homme qui s’y trouve s’il attend depuis longtemps. L’homme, assis, se tourne vers moi, lentement. Les yeux hagards, il bave abondamment sur la manche de son trench-coat foncé. Il a une espèce de valise et ne sent pas l’alcool.

American Dream NYC

Elodie nous envoie au 33320@ 20minutes.fr cette photo de New York: «Fin d'un marché dans une rue proche de Times Square.»

Ils font l'Amérique: «Je suis optimiste parce que George W. Bush ne sera plus là»

De notre correspondant à New York

  A l'occasion de l'élection présidentielle, 20minutes.fr dessine le portrait des Etats-Unis au travers de ses habitants. Originaire du Texas, Jesse McBride, 28 ans, est un talentueux pianiste de jazz installé à la Nouvelle-Orléans depuis 1998. Chassé de sa ville d’adoption en 2005 par l’ouragan Katrina, dans lequel il a tout perdu (voir les photos de son site web ici), il s’est réfugié pendant un an à New York. Il est revenu à la Nouvelle-Orléans fin 2006. Depuis, tous les mardis soir il joue avec son quintet baptisé «The Next generation» dans un club de la ville, le Snug Harbor.

Vous allez voter Obama. Quels sont les enjeux qui ont motivé votre vote?

Pour moi, tous les enjeux comptent autant. Que ce soit l’économie, l’assurance maladie, l’éducation, les injustices sociales et raciales, toutes ces questions ont autant d’importance et se présentent aux Américains en même temps.

Qu’attendez-vous de lui, s’il arrive à la Maison Blanche?
Ce sera incroyablement difficile pour lui de mener à bien son programme, à cause des huit années de George W. Bush. Il devra d’abord remettre sur pied notre économie, s’occuper des deux guerres que nous menons, sans augmenter les impôts, ce qui sera impossible. Je vais voter pour lui, mais je ne veux pas lui porter la poisse et faire comme si sa victoire était une conclusion déjà écrite. Mais en même temps je suis un peu plus optimiste parce que je sais que George W. Bush ne sera plus là.

"Sale nègre, je te voue à la destruction"

photo source google

Axel in Los Angeles

Un homme marche sur le trottoir en hurlant à s’exploser les cordes vocales. Il passe devant l’arrêt de bus où je dois me rendre et où deux personnes attendent la tête basse, livide. L’une d’elle, une jeune femme blonde, sursaute au passage de l’homme hurlant. Elle s’accroche à son sac et à l’homme qui se trouve à côté d’elle. L’autre, celui qui lui fait peur, continue de marcher. Moi aussi, mais je suis sur le trottoir d’en face. J’hésite à traverser la route pour me rendre à cet arrêt bus. Pas envie de croiser cet enragé de trop près. J’opte pour un autre arrêt. Trop tard, l’homme m’a vu et se dirige vers le passage piéton. Il marche dans ma direction.

La trentaine, il est plutôt maigre, châtain clair, cheveux mi-longs. Je vois quelques-uns de ses tatouages sur ses bras noueux tandis que je me dépêche. Je l’entends hurler de plus en plus fort. Ses paroles sont confuses, mais je distingue un «fuck you», un «bastard» par-ci, par-là tandis que j’accélère. Seulement, je suis chargé; dans une main d’un sac de courses du magasin bio de la chaîne de supermarché Whole foods, et, sur le dos, de mon gros sac à doc qui contient mon matériel.

J’aperçois deux arrêts de bus. Mais avec les cris de l’homme qui se dirige vers moi, je n’ai pas le temps de me renseigner. J’avais prévu de me rendre dans les quartiers de Watts qui furent le siège de violentes émeutes raciales en 1992. Tant pis, je bifurque et me dirige vers un second arrêt, où passe un bus dont je sais qu’il peut m’emmener dans les quartiers noirs de Baldwin Hills, où je connais quelques personnes. Je retraverse la rue. L’homme a eu le temps de se rapprocher de moi à cause de mon hésitation. Il me suit à quelques pas maintenant.

Ils font l'Amérique: «Un manque dramatique d'infirmières»

De notre correspondant à Los Angeles

A l'occasion de l'élection présidentielle, 20minutes.fr dessine le portrait des Etats-Unis au travers de ses habitants. Aujourd’hui, Jane [qui a préféré que son nom soit changé pour éviter tout souci avec sa direction], infirmière syndiquée depuis 15 ans à Anchorage, la plus grande ville d’Alaska. Selon elle, un plan de couverture santé universel n’est «qu’un point de départ».

Interview réalisée le 7 octobre

Ca ressemble à quoi l’emploi du temps d’une infirmière américaine?

Au moins pour notre hôpital, qui compte 300 lits, c’est entre une à six gardes consécutives de 12 heures par semaine. Dans notre unité, chaque infirmière s’occupe de quatre patients. Globalement, la charge de travail est trop forte et il y a un manque dramatique de main d’œuvre: pas de temps ou presque pour prendre des pauses ou manger, personne derrière si quelqu’un est malade. Aux Etats-Unis, sur les 90.000 décès annuels pour erreur médicale, la fatigue est le responsable n°1.

Carla Bruni... une belle image de la France

Par Silvia à New York

Maelle et Juliette ne sont plus seules. Une autre blogueuse de 20minutes.fr raconte son quotidien d'expat en Amérique, elle s'appelle Silvia et son blog s'appelle «New York avec vous». Comment on vend l'album de Carla Bruni là-bas en mettant des photos nues de la «First Lady of France». Elle vous le dit:

Alors que je regardais les CD au Virgin Mégastore de Time Square hier soir, avec un ami... je suis tombée sur une affichette bien particulière.

La promotion de l'album de Carla Bruni se fait d'une manière assez peu traditionnelle ici et je me suis sentie vraiment insultée. "Voici le CD de la première dame de France" accompagne de photos de Carla à moitie dénudée... Comment pouvons-nous espérer être respectes avec tout ça? Franchement! Alors, oui j'avoue, je suis un peu montée sur mes grands chevaux. Les Américains pensent déjà que les Françaises sont des filles faciles qui ne sont intéressées que par le sexe, on n'a pas besoin en plus de ce genre de pub.

Sois riche ou tais-toi

Par Axel in USA

«J’ai assez sur mon compte, mais j’ai besoin que tu paies pour moi», dis une femme qui en impose comme on dit. Elle remplit tout le wagon de sa présence. De temps en temps, quelques personnes lèvent la tête pour l’écouter. D’autres l‘ignorent ostensiblement. En tout cas, mes regards furtifs ne la gênent pas et ne l’empêchent nullement de continuer sur le même ton. «Tu comprends, je te donne l’argent en liquide et tu paies pour moi avec ta carte! Tu es d’accord?», demande-t-elle avec une voix légèrement plus aigüe. L’argent aux USA, il faut en avoir si on veut l’ouvrir comme le montre ce Reportage à rebours.

La femme est assise en face de moi dans ce wagon. Visiblement, la conversation se passe mal et son interlocuteur ne semble pas disposé à satisfaire sa demande. Elle insiste, «tu sais bien que je ne pourrai pas payer et que j’ai besoin de toi».

Lorsqu’elle raccroche elle est visiblement dégoutée. Elle me parle et je lui réponds ce qui l’amène à m’interroger sur mes origines. «C’est mieux qu’ici, la France me demande-t-elle? Tu es sûr que ce n’est pas mieux que ce pays où rien ne va, insiste elle, en parlant visiblement des USA». À l’arrêt de nombreuses personnes descendent ce qui fait que nous pouvons parler plus facilement.

Avant-goût d’Halloween

par Maelle
French lost in Chicago, jour 36

La deuxième confrontation des candidats présidentiels a eu lieu hier soir et les premières réactions donnent l'avantage à Obama, même si aucun n'a largement dominé le débat. De fait, ils ont passé autant de temps à s'attaquer qu'à parler de leur proramme, reprenant la tendance  de plus en plus agressive de leurs camps : Palin avait commencé ce week end en accusant Obama d’avoir été en lien avec William Ayers, aujourd’hui prof d’université,  mais l’un des fondateurs du groupe révolutionnaire Weather Underground qui mena dans les sixties une série d’attaques à la bombe contre la guerre du Vietnam. Rappelons qu’Obama est né en 1961. Les démocrates ont répondu par une vidéo montrant l’implication de Mc Cain dans un scandale financier dans les années 80. (Voir la video du scandale McCain/Keating).

A ce train, vont bientôt apparaître les règlements de cour d’école, genre «Quand il avait 8 ans, Obama a volé trois billes à son petit frère, ce qui prouve bien qu’il manque totalement de "truthfulness"» comme dirait l’excitée Hockey Mum.

En parlant d’école, une chose occupe l’esprit des petits Américains, l’arrivée d’Halloween et son cortège de citrouilles, squelettes et autres toiles d’araignées, ce que n’ont pas manqué de remarquer les maîtresses d’école : plus facile il est vrai d’intéresser leurs élèves à ça qu’à un débat présidentiel aussi important soit-il ! Bref, la semaine passée, l’école me propose de participer au ramassage des pumpkins avec la classe «in a real farm». J’accepte, curieuse d’assister à cette expédition traditionnelle. Le jour venu, je suis surprise de constater qu’il y a presque plus de parents que d’enfants : quand je pense aux pauvres enseignants français qui peinent en général à trouver trois bons samaritains pour les accompagner au musée d’Orsay… Empilés tant bien que mal dans les trois bus jaunes scolaires requis pour l’occasion – ah cette impression grisante d’être dans une série américaine! – nous voilà donc partis direction Didier’s farm, «quelque part au nord ouest».

Ils font l'Amérique: «Taxer les riches n'est pas la solution miracle»

De notre correspondant à Los Angeles

A l'occasion de l'élection présidentielle, 20minutes.fr dessine le portrait des Etats-Unis au travers de ses habitants. Aujourd’hui, Ron Monark, entrepreneur et libéral dans l’âme, qui a dirigé une PME pendant plus de 10 ans. Désormais à la retraite, il vit à Rancho Santa Fe (Californie du sud), la 2^e ville la plus chère des Etats-Unis (d’après le classement Forbes 2006, le prix moyen d’une maison y était de 2,5 millions de dollars et le salaire médian de 330.000 dollars annuels). Il a deux enfants (42 et 17 ans) et une petite fille (18 ans).

Interview réalisée le 28 septembre

Ca vous manque, de diriger une entreprise?

Prendre des décisions au plus haut niveau qui font grandir une entreprise est excitant et stimulant. Quand je suis devenu directeur général de Mitchel (une PME qui fournit des cotes aux assureurs automobiles) en 1989, nous n’étions qu’à 10% électronique. Huit ans plus tard, parce que nous avions su anticiper le changement de paradigme de l’informatique dans notre industrie, nous étions passés à 67% électronique avec des bénéfices en hausse de 400%.

Aujourd’hui, je suis à la retraite mais je m’occupe. J’enseigne à l’université, je siège dans plusieurs conseils d'administration d’entreprises et d’organisations à but non lucratif, ainsi que dans ma paroisse, avec ma femme. C’est une manière de rendre à la communauté tout ce qu’elle m’a donné.